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To have and to hold
9 février 2007

La Dame aux Camélias, d'Alexandre Dumas (fils)

La Dame aux Camélias (1848) nous livre une histoire d’amour entre une courtisane atteinte de la tuberculose (Marguerite Gautier) et un jeune bourgeois (Armand Duval). Cette histoire d'amour est un récit dans le récit, puisqu'Armand raconte son aventure au narrateur initial.

Résumé :

Armand, jeune homme timide et naïf, amoureux de Marguerite Gautier, devient l'amant de cette "Dame aux camélias" et obtient qu'elle renonce à sa vie luxueuse de courtisane pour habiter avec lui à la campagne. L'idylle est totale mais bientôt rompue par le père d'Armand qui, déshonoré par cette liaison, obtient que Marguerite renonce à son fils. Celui-ci croira jusqu'à la fin de Marguerite qu'elle l'avait trompé. Sa mort est une lente agonie, où abandonnée de tous, la courtisane créancée ne peut que regretter la vie qu'elle aurait pu avoir au côté d'Armand.

Dumas (1824-1895) s’attache à rendre Marguerite sympathique et presque vertueuse malgré son passé. Cet amour touche le lecteur qui ne peut rester insensible à la souffrance réciproque des deux amants.

Le roman est marquant par le portrait que Dumas fait de cette vie parisienne mondaine du 19ème, et du caractère fragile et éphémère du monde des courtisanes.

Notons que La Dame aux Camélias a inspiré Baz Luhrmann pour l'intrigue de son film Moulin Rouge...!

La_Dame_aux_Camelias_1896_SarahB

affiche de Mucha, réprésentant Sarah Bernhardt dans le rôle de Marguerite

Extraits :

"Chaque fois que l'on jouait une pièce nouvelle, on était sûr de l'y voir, avec trois choses qui ne la quittaient jamais, et qui occupaient toujours le devant de sa loge de rez-de-chaussée: sa lorgnette, un sac de bonbons et un bouquet de camélias.

Pendant vingt-cinq jours du mois, les camélias étaient blancs, et pendant cinq ils étaient rouges; on n'a jamais su la raison de cette variété de couleurs, que je signale sans pouvoir l'expliquer, et que les habitués des théâtres où elle allait le plus fréquemment et ses amis avaient remarquée comme moi.

On n'avait jamais vu à Marguerite d'autres fleurs que des camélias. Aussi chez Mme Barjon, sa fleuriste, avait-on fini par la surnommer la Dame aux Camélias, et ce surnom lui était resté."

"Cependant cette gaieté, cette façon de parler et de boire, qui me paraissaient chez les autres convives les résultats de la débauche, de l'habitude ou de la force, me semblaient chez Marguerite un besoin d'oublier, une fièvre, une irritabilité nerveuse. A chaque verre de vin de champagne, ses joues se couvraient d'un rouge fiévreux, et une toux, légère au commencement du souper, était devenue à la longue assez forte pour là forcer à renverser sa tête sur le dos de sa chaise et à comprimer sa poitrine dans ses mains toutes les fois qu'elle toussait."

"Vous donner des détails sur notre nouvelle vie serait chose difficile. Elle se composait d'une série d'enfantillages charmants pour nous, mais insignifiants pour ceux à qui je les raconterais. Vous savez ce que c'est que d'aimer une femme, vous savez comment s'abrègent les journées, et avec quelle amoureuse paresse on se laisse porter au lendemain. Vous n'ignorez pas cet oubli de toutes choses, qui naît d'un amour violent, confiant et partagé. Tout être qui n'est pas la femme aimée semble un être inutile dans la création. On regrette d'avoir déjà jeté des parcelles de son coeur à d'autres femmes, et l'on n'entrevoit pas la possibilité de presser jamais une autre main que celle que l'on tient dans les siennes. Le cerveau n'admet ni travail ni souvenir, rien enfin de ce qui pourrait le distraire de l'unique pensée qu'on lui offre sans cesse."

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